Danny Boyle est capable du meilleur comme du pire, même si j'ai personnellement toujours trouvé son talent de réalisateur un peu surcoté. Ici, ce n'est ni l'un ni l'autre, même si je ne peux m'empêcher de penser que ce « 127 heures » est manifestement plus proche de la seconde catégorie. Plébiscité de manière incompréhensible par la presse américaine, ce fait divers a priori séduisant sur le papier n'accouche de rien. Je n'ai d'ailleurs pu m'empêcher de comparer ce dernier opus du metteur en scène de « Slumdog Millionnaire » à l'épatant « Buried », dont le sujet peut se rapproche quelque peu. Le constat n'en est que plus cruel : alors que l'un fascinait par sa capacité à se renouveler et à nous présenter des situations cyniques, le tout dans une ambiance remarquablement oppressante, l'autre ne dégage rien et finit même par ennuyer à plusieurs reprises. Alors c'est vrai que James Franco ne s'en tire pas mal et que quelques scènes sont réussies (la fausse interview télé en tête, de très loin le meilleur moment du film), mais sinon, le constat est cruel : Boyle n'a rien à dire, et nous parle donc uniquement d'un gars moyennement intéressant bloqué au milieu de nulle part parce qu'il a le bras coincé. Rideau. J'imagine que beaucoup d'être vous ont au contraire de moi vu des tonnes de richesse durant ces 95 minutes, mais en ce qui me concerne, si le spectacle n'a pas non plus été insoutenable, il s'est avéré creux, superficiel et même légèrement prétentieux... Reste cette fin qui, enfin, ose un tant soit peu et convainc par son réalisme brut, loin de la quasi-branlette qui caractérisait le calvaire de ce pauvre Aron Ralston. Pas nul donc, mais néanmoins dispensable et bien surfaite ces « 127 heures ».