Après les remarquables Petits meurtres entre amis (1994) et Trainspotting (1996), Danny Boyle réalise 127 Hours (127 Heures en français, mais vous l'aviez deviné), avec comme casting James Franco... Et c'est tout. Ainsi, avec un réalisateur über talentueux et un seul acteur dans tout un film, que vaut vraiment 127 Hours ?
Le scénario, qui se veut en partie biographique de Aron Ralston (interprété par James Franco), est très, mais alors, très original. Quelqu'un qui reste le bras sous un rocher pendant toute la durée d'un film, avouez que vous ne l'aviez jamais vu. Cependant, comme je viens de le dire, ce cher Aron reste pendant tout le film avec son foutu bras sous son foutu rocher. En gros, vous aurez droit durant une heure trente aux palpitants périples d'Aron et le rocher maléfique ! Non, je plaisante. En réalité on vous assomme de flashbacks (qui ne donnent pas plus d'intérêt au film, en fait), de rêves (qui renvoient eux-mêmes à des flashbacks), et de séquences ennuyantes à souhait (hormis quelques unes que la loi du Spoil m'empêche de vous dévoiler). En effet, vous aurez donc droit pendant cinq minutes à James Franco qui frappe le rocher avec un couteau, ou encore qui tente (là encore pendant cinq minutes) de lancer une corde pour l'accrocher à une autre roche. Bref, on s'ennuie considérablement, et on en vient à espérer que ce pauvre diable claque rapidement pour que le film se termine enfin. Et lorsque le film s'est terminé, je vous confie que j'ai lâché un "Ah.". Mais pas le "Ah." qu'on sort après un film qui nous a mis sur le cul, non, plutôt le "Ah." qu'on sort l'air de dire "Ah ouais quelle chiotte.". En fait, le scénario est original, et même finalement pas si mal que ça. Le problème, c'est que le film n'avance pas jusqu'aux dix dernières minutes, et qu'en réalité, la scène où Aron reste le bras sous le rocher aurait dû durer une petite demie-heure, mais dure en fait tout le long du film. Ennui mortel.
Bon, les dialogues, comme il n'y a qu'un seul personnage dans tout le film, vous vous doutez qu'il n'y en a pas. Enfin, si, Aron parle bien tout seul dans le film mais ça n'a pas grand intérêt, et on ne ressent que très partiellement la détresse du personnage. On ne va donc pas en tenir rigueur puisque le scénario suppose cet aspect du film.
La bande originale du film mélange du gros classique, avec des violons lors des scènes tragiques par exemple, et du un peu plus original avec des chansons extrêmement connues telle que Lovely Day de Bill Withers. La bande originale sauve donc un peu le film.
Enfin, concernant le jeu d'acteur, je ne sais pas trop quoi dire. J'hésite entre dire que le jeu d'acteur est minable, ou si il est tout simplement normal compte tenu du film. Je dirais donc que c'est un peu des deux. James Franco n'arrive quasiment pas à faire ressentir quelque chose au spectateur, et on écoute ce qu'il dit sans un seul pincement au coeur. Mais en même temps, il faut avouer que jouer un homme coincé sous un rocher et qui tape sur celui-ci, ça ne transmet pas beaucoup d'émotion. Même ses moments de folie sont vides, et ils sont même tellement surjoués qu'on s'agace rapidement. James Franco est donc, dans ce film, une véritable coquille vide dénuée de talent.
En conclusion, on dira que même Danny Boyle ne peut pas toujours être à son maximum et qu'on espère qu'il économise justement ses forces avec ce film pour nous livrer un chef d'oeuvre prochainement. Bref, ce film n'apporte rien, et si il reste dans les mémoires c'est pour le profond sentiment d'ennui qu'il provoque. A éviter, à moins que vous aimiez les rochers et boire votre urine. J'octroie deux points de plus que la note minimale grâce à la bande originale, et à la séquence branlette.