13 Assassins par Kroakkroqgar
'13 Assassins' est un remake d'un film japonais de 1964 dont la filiation avec 'Seven Samourai' ne fait aucun doute. Que ce soit le titre de l'oeuvre, sa construction, et même le décor, son inspiration est évidente. Seulement, il manque dans ce remake tout ce qui faisait la force de l'œuvre de Kurosawa.
Dans un premier temps, on peine à distinguer les samourais les uns des autres, et même leur commandant se révèle peu charismatique. L'intrigue n'est pas mauvaise, mais est terriblement mal amenée. En effet, le film use de procédés carrément grossiers pour illustrer la folie du seigneur Naritsugu, puisqu'il n'est présenté que comme un sadique. De même, les remises en cause respectives des différents belligérants sont à peine esquisser, et la rencontre de Shinzaemon et Hanbei aurait du représenter un point culminant du récit. Au lieu de ça, le passage est impromptu et carrément plat. D'ailleurs, au fur et à mesure du combat, la tension chute misérablement. Les samourais s'effondrent les uns après les autres sans nous émouvoir, et le final du récit est juste choquant. Qu'un samourai déclarent qu'il va "devenir un brigand" après s'être battu pour une noble cause dépasse l'entendement.
Mais le pire repose dans la réalisation. Si le passage de la femme-tronc met mal à l'aise et perplexe, le mauvais goût du réalisateur éclate lors de la scène où le chasseur Kiga repaît son appétit sexuel. On peut toutefois lui accorder une première partie réussie, très esthétique, mais la bataille est particulièrement ratée. Même en acceptant que 13 hommes aient pu transformer une ville entière en forteresse fortifiée où les pièges tombent à chaque coin de rue, on s'agacera vite de voir que les 200 hommes annoncés sont en fait plus de 500. Les mêlées sont incompréhensibles, les samourais de tous camps surgissent de partout, et les combats sont de simples défouloirs. Il est incompréhensible qu'il n'y ait pas un seul passage où l'art du maniement du sabre soit magnifié dans un film de samourais. Au moins, le film est rythmé.
Un film de samourais creux.