Un bon gros divertissement hollywoodien, qui compense ses faiblesses d'écriture par un rythme infernal, des rebondissements en pagaille, un déluge d'action et un casting XXL autour de la star De Niro.
Sorti au tout début du nouveau millénaire (mais avant le 11 septembre), "15 minutes" s'efforce de remettre au goût du jour des recettes empruntées aux deux décennies précédentes (buddy movie avec punchlines à gogo ; scènes d'incendie à la "Backdraft", avec de vraies cascades à l'ancienne ; terrorisme façon "Die Hard", avec des méchants caricaturaux venus d'Europe de l'est), en y incorporant une critique des médias, très en vogue en ces temps de prolifération de la télé-réalité - les 15 minutes du titre faisant bien sûr référence au quart d'heure de célébrité dénoncé par Andy Warhol.
L'ensemble se révèle assez indigeste, et le début du film fait franchement peur tant le trait apparaît épais, mais dès lors qu'on a fait le deuil de toute subtilité et vraisemblance, on passe plutôt un bon moment devant cette grosse meringue riche en testostérone, surtout si comme moi on reste fan de Robert De Niro, qui s'autoparodie face à un miroir et signe une prestation très correcte (d'autant que le scénario réserve des surprises quant à son personnage, bien moins monolithique que prévu).
Simple technicien ayant surtout travaillé pour la télévision, le réalisateur John Herzfeld se montre plutôt à son avantage, pouvant s'appuyer un budget conséquent et sur une riche distribution, emmenée par Edward Burns et Kelsey Grammer, sans oublier les frais minois de Vera Farmiga, Melina Kanekaredes et Kim Cattral (et même Charlize Theron pour les spectateurs les plus attentifs).
Inutile de s'attarder davantage sur ce polar d'action lourdingue mais divertissant, à réserver évidemment pour les soirées de fatigue, avec le cerveau en mode off.