A l'instar de Nos soleils de Carla Simón, 20 000 espèces d'abeilles, premier long-métrage de la réalisatrice basque Estíbaliz Urresola Solaguren, procède par petites touches impressionnistes pour aborder son sujet, avant de l'évoquer plus franchement dans sa dernière partie. Le film s'attache d'abord, en changeant parfois de point de vue, à décrire une famille où règne quelques tensions mais si l'ensemble ne manque pas de sensibilité, sa durée, au-delà des 2 heures, ne se justifie en aucune façon, puisque l'on en a presque d'emblée compris les enjeux. Le personnage principal du film est Aitor, son prénom officiel ou encore Coco, celui utilisé devant ses amies et enfin Lucia, celui qui lui correspond le mieux à cette fillette de 6 ans, née dans un corps étranger, celui d'un garçon. Pour ce rôle, Sofia Otero a obtenu le prix de la meilleure interprétation (non genré) à la Berlinale 2023, une récompense légitime. Les sous-intrigues, elles, prennent plus ou moins d'importance, selon les moments, avec une intensité variable, et détournent parfois inutilement du sujet central. Trop étiré, le film n'évite pas les répétitions ni les langueurs et ne s'impose vraiment que dans sa dernière demi-heure quand le récit s'affirme pour de bon et cesse de tourner en rond, toujours avec délicatesse, certes, mais de manière un peu trop timide.

Cinephile-doux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2024 en avant-premières et Au fil(m) de 2024

Créée

le 3 juil. 2023

Critique lue 938 fois

2 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 938 fois

2

D'autres avis sur 20 000 espèces d'abeilles

20 000 espèces d'abeilles
Sabri_Collignon
8

La belle et nécessaire diversité des ruches humaines pour survivre à l'extinction

Habiter son corps pour s'y sentir à l'aise c'est une forme parmi d'autres de déterminisme qui permet de mieux s'abriter dans l'espace délimité qu'exige l'espace/les espaces sociaux. Un pré-requis qui...

le 19 mars 2024

4 j'aime

20 000 espèces d'abeilles
Tiflorg
3

Si tu bouges pas, elle te pique pas

Un film qui aurait presque le mérite d'aborder avec justesse la transidentité dans l'enfance. Malheureusement, le film est très plat, peu de place est laissée à l'émotion ou à l'intensité, tout y est...

le 21 févr. 2024

3 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13