Plus qu’un simple enivrement esthétique absolument somptueux, ce "300" a cet énorme atout de se livrer sans concession ni précaution dans une épopée bestiale et déshumanisante. Sa capacité a surfer brillamment entre la tragédie antique et un fantastique-spectacle volontairement surenchéri révèlent toute la subtilité sous-jacente de ce film qui cherche à insuffler un esprit ouvertement sulfureux et pernicieux. Mais ce simple vice n’est pas la seule force de fond de ce "300", car oui, la dimension subversive de l’histoire n’est finalement qu’un levier qui nous permet de basculer dans une ambiguïté discursive admirablement subtile. Bref, voila un "300" assez mauvais garnement qui nous rappelle les affres salvatrices d’un bon Verhoeven. Jubilatoire.