480 avant Jésus-Christ. L'armée perse (disons plutôt une horde composée de millions d'hommes et autres monstruosités difformes et variées, dirigée par un chauve de deux mètres piercé et en slip léopard) s'apprête à envahir la Grêce. Le roi de Sparte Léonidas et 300 de ses plus fidèles citoyens-soldats, ainsi que quelques Athéniens, vont leur offrir un accueil digne de ce nom.
Pourquoi un 7, ne manqueront pas de se demander au moins la moitié des personnes qui liront cette brève critique?
Oui ce film est bourrin, basique, oui y a des ralentis partout, tout le temps, oui c'est con, très con même, mais juste ce qu'il faut, ça reste bien au-dessus de n'importe quelle grosse production de ces dix dernières années ayant trait à l'antiquité gréco-romaine, ne serait-ce que parce que ça remplit le principal objectif qui est d'en mettre plein les mirettes dans le fracas du bronze avec des éruptions d'hémoglobine et de barbaque, et pas de nous infliger des caprices de stars surpayées ou des relectures édulcorées, politiquement correctes ou déprimantes à l'écran pendant deux heures et demie (j'avais encore le souvenir affligeant d'Alexandre et de Troie dans la tête plus de trois ans après quand je suis allé le voir, c'est vous dire) ...
Et, plus important, les acteurs ne tirent pas une gueule lasse à la Brad Pitt ou je-m'enfoutiste à la Sam Worthington, qui a l'air d'attendre son cachet chaque fois qu'il apparaît à l'écran, non eux ils jouent les brutes héroïques suicidaires mais disciplinées et solidaires avec envie et conviction, Gerard Butler en tête (qu'ont-ils à perdre après tout? Il y a même eu de futures pointures comme Michael Fassbender parmi eux en plus). Que leur musculature ait été retouchée numériquement m'importe peu.
Mine de rien, sans jamais prétendre à un réalisme historique, la mentalité est assez proche de la vision de la guerre des Spartiates (mourir jeune au combat y a que ça de vrai, quelque chose dans ces eaux-là) et certains dialogues ont été repris des écrits d'Hérodote notamment, même si ça reste d'abord et avant tout une BD adaptée à l'écran, avec le trait grossi à outrance (les vrais Athéniens étaient réputés être au moins aussi efficaces que les Spartiates au combat, ils l'ont prouvé à plusieurs reprises et les ont même battus, et le point de vue hétéro-macho de Léonidas sur l'homosexualité est purement et simplement anachronique). Rajouter quelques centaines de monstres humanoïdes, mutilés ou difformes ne fait que renforcer (de manière assez grotesque) le souffle épique de l'ensemble.
En définitive, ça a de la gueule, quand même.