5 centimètres par seconde par magyalmar
Un vrai petit OVNI ! A partir de trois histoires toutes simples reliées entre elles, Makoto Shinaki brode une fresque miniature dont la sensibilité, la poésie, la délicatesse touchent en plein coeur. 3 personnages et 55 minutes lui suffisent pour saisir toute la complexité des rapports amoureux et des aléas de la vie, de la pureté des sentiments adolescents à la désillusion de l'âge adulte.
Si le film parvient autant à happer, c'est aussi parce qu'il s'agit d'une réalisation artistique majeure. Visuellement c'est sans doute ce que j'ai vu de plus beau dans l'animation japonaise, avec un style graphique exceptionnel, à la fois réaliste et évocateur, dans lequel les éléments se déchaînent au diapason des sentiments des protagonistes. Mais ce ne serait que de l'esbrouffe si Makoto Shinkai ne s'efforçait autant de rester le plus simple et sincère possible dans sa mise en scène, toute entière au service de l'empathie. Certes, il faut un moment pour s'adapter à ce montage haché très particulier, un peu déstabilisant.
L'émotion se trouve aussi décuplée par un score de toute beauté, complétant parfaitement les timbres de voix délicats des trois doubleurs principaux japonais. Dommage que le film se conclue sur une chanson inutile, qui tombe comme un cheveu sur la soupe et dont le style contraste trop avec celui du film.