Barbecue par Hugo Harnois
Et bien voilà, aujourd'hui, à quoi ressemble la comédie-type sur l'amitié. Barbecue nous parle d'Antoine, quinquagénaire victime d'un AVC alors qu'il a passé sa vie à faire attention. Attention à ne pas boire, à ne pas fumer, attention à ne pas froisser ses amis. Mais aujourd'hui, c'est fini. Et le départ en vacances entre potes risque de bouleverser beaucoup de choses.
Arrêtons les films populaires à la mode en se servant de l'amitié pour faire rire le public français. Comédie déjà vue et presque datée, Barbecue n'invente strictement rien et ne fait que reprendre des préceptes bien établis dans ce genre cinématographique. Les règlements de compte lors des repas nous usent jusqu'à épuisement. Les vieilles ficelles scénaristiques utilisées pour résoudre tous les problèmes à cinq minutes de la fin du film nous font rire, alors qu'elles ne devraient pas.
Arrêtons de gonfler le compte en banque de chaque protagoniste dans un film de potes. Le Cœur des hommes, Les Petits Mouchoirs, Amitiés Sincères, tous ont en point commun l'argent, comme s'il fallait être riche pour intéresser. En outre, le plus grand souci de cette comédie réside dans le schéma narratif. Alors qu'ils devraient par essence être sur le même pied d'égalité, tous ces amis de longue date n'ont pas une place similaire à l'écran. Le réalisateur a en effet choisi de placer Lambert Wilson dans le rôle principal, ce qui diminue considérablement la portée du film puisque nous n'avons qu'un point de vue. Grave erreur, surtout lorsque que l'on sait que ces œuvres s'inscrivent dans des scénarios « chorale ».
Arrêtons de nous faire croire en des amitiés de longue date qui ne fonctionnent pas à l'écran. Antoine ne cesse d'affirmer qu'il faut se dire les choses, mais tous les membres de ce groupe ne parlent d'absolument rien. Seules subsistent quelques vannes, parfois lourdes, parfois bien placées. Mais la simplicité de Lavaine au temps d'Incognito elle, est bien loin.