Plus rien ne me surprend sur SC.


Ainsi, après avoir lu le même livre --- et quand bien même dans des traductions différentes... ---, certains nous certifient que le film de Fukunaga ne respecte absolument pas le roman de Charlotte Brontë, quand d'autres estiment que cette nouvelle adaptation est au contraire très fidèle.


Le dogme sous-tendant chaque texte mis en ligne ici étant que Tous les goûts~gnah-gnah-gnah, la "pensée" en roue libre saccage, en amont, les faits et l'objectivité.
Parce que l'individu qui préfère Mon curé chez les nudistes à Barry Lyndon voit s'opposer de moins en moins de contradicteurs (et pas plus d'"éducateurs"), le factuel est devenu lui aussi malléable, adaptable ; demain les baleines seront des poissons et le soleil sera glacial...



Intelligence and a proper education will give you independence of spirit, the greatest blessing of all.



N'ayant pas (encore) lu le roman, je saisis l'excellente occasion donnée par les joyeux esclaves de l'Indécidabilité pour inviter les personnes dans mon cas à se régaler devant le film de Fukunaga.


Pour ce qui est des versions cinématographiques/TV antérieures visionnées, seules deux me sont familières.
Celle de 1943, l'ayant vu à sa sortie avec mon père alors que j'étais adolescent... je ne m'en souviens guère...


Celle de 1996, avec Charlotte Gainsbourg :
-- narration linéaire moins excitante
-- plus d'importance donnée à l'enfance de Jane, mais fillettes-actrices décevantes
-- partie 3 de la vie de Jane quasi-inexistante
-- musique trop présente dans les moments cruciaux
-- secret du premier mariage fort mal gardé
-- Rochester (William Hurt) pas assez ombrageux, pas assez agressif...
-- ... s'ensuivent des joutes verbales/situations bien moins tendues et une passion beaucoup moins sourde


Les deux acteurs principaux y sont sublimes, disant leurs textes --- dialogues fins, profonds, essentiels à l'appréciation du film --- avec une justesse réjouissante, distillant une jubilation permanente, une émotion constante... parfois bouleversante (scène de la demande en mariage).


Sans parler de l'atmosphère générale que dégagent les vieilles demeures ainsi que la verte et cafardeuse campagne...


Encore une fois, ne connaissant strictement rien du livre, je me contente d'apprécier la mise en scène de personnages tourmentés (à une époque définie)...



... et c'est somptueux.



Je regrette que ce film ne dure pas au moins une heure de plus !


il aurait fallu s'appesantir sur l'enfance de Jane chez sa charmante tantine, à Lowood, puis, une fois "adulte" et après s'être enfuie, s'attarder sur la position du... missionnaire.

Arnaud-Fioutieur
8

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Créée

le 17 nov. 2020

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