La colline des potences avait tout pour faire un grand western. Un médecin au caractère ambigu entre violence et douceur et au passé trouble (bon on se doute bien qu’il ne volera ni la veuve ni l’orphelin vu qu’il est porté par le grand Gary !), doit faire face à un village de chercheurs d’or où l’ignorance et la bêtise laissent peu de place à la bienveillance. Oui mais voilà : Gary Cooper a beau impressionner par son charisme, il est fatigué, luttant déjà contre la maladie qui allait l’emporter deux ans plus tard. Ni Maria Schell tout en larmes et bravoure, ni Ben Piazza en jeune premier encore hésitant ne parviennent à compenser l’inertie visible du géant. Karl Malden, en bête et méchant, offre pourtant une excellente composition, tout comme George C. Scott en charlatan illuminé et féroce. Le village lui-même tire son épingle du jeu avec ses habitants mesquins (comme Virginia Gregg en dame patronnesse désolante de bêtise). Delmer Daves offre certes quelques scènes exceptionnelles jouant notamment avec les dénivelés topographiques de son paysage mais ne parvient jamais à atteindre la prometteuse envergure qu’on était en droit d’attendre.