Apocalypse Ñow
Ce qui fait de Denis Villeneuve, depuis maintenant quelques années, une véritable valeur sure du cinéma nord-américain, c’est qu’il est tout sauf un pur produit hollywoodien. Prisoners n’était pas...
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le 10 oct. 2015
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Immense fan de Denis Villeneuve (dont j'ai abattu la filmographie complète), j'attendais avec une très grande impatience de me faire un avis sur son dernier bébé, en compétition à Cannes en 2015.
Je dois bien admettre que la première partie du film m'a laissée perplexe (en dehors de la cruelle scène d'exposition dont j'avais déjà entendu parler). Je m'y suis globalement ennuyée, je ne voyais pas du tout où le québécois voulait en venir avec son casting certes 5 étoiles mais qui pour moi, à ce moment-là, est assez mal exploité par un scénario confus et qui traîne en longueur.
La scène d'escorte sur autoroute près de Juarez m'a semblé durer des heures et j'ai plus d'une fois soupiré de déception - ce qui m'est rarement arrivé dans ses films précédents. Je trouvais de plus l'histoire assez complexe à comprendre, ce qui m'empêchait d'être embarquée. Emily Blunt paraît complètement paumée (ce qui est voulu), mal à l'aise, on ne sait pas trop ce qu'elle doit faire et ce flou du scénario m'a clairement laissée de côté également. Josh Brolin est marrant, Benicio Del Toro, taciturne à souhait : on se dit qu'il y a du potentiel mais l'action laisse vraiment à désirer - j'attendais que naisse enfin le thriller.
Et puis, au bout d'un peu plus d'une heure, nous y voilà : Villeneuve montre de quoi il est capable avec sa mise en scène de nuit (portée par une photographie est incroyable), qui installe crescendo une tension folle, et puis cette musique sourde, menaçante, lancinante (qui m'a rappelé Irréversible) qui ne vous lâche pas, concourt à installer une atmosphère hypnotique et stressante à souhait.
Et Benicio....BENICIO quoi ! Il est tout simplement grandiose de noirceur et de détermination, il dégage un charisme hallucinant (que je range du côté des Bardem et autres Mikkelsen), une sauvagerie folle, ténébreuse, avec ce regard si particulier... Pour moi, la qualité du film tient essentiellement à sa présence.
Emily Blunt se révèle aussi dans la dernière partie où elle donne vraiment de sa personne et fait enfin corps avec son personnage de femme blessée mais tenace, avide d'imposer sa place dans ce "territoire des loups" régi par les hommes.
J'attends qu'un réalisateur de talent propose à Benicio un rôle à la James Bond, un rôle physique et violent à sa mesure : à bon entendeur !
Sicario est un très bon film qui, même s'il a été pour moi un peu décevant au début, s'est révélé un thriller parfaitement maîtrisé sur sa fin.
Du grand Denis, encore une fois.
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le 6 janv. 2016
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