"A bittersweet life" fait partie de la première vague de thrillers coréens ayant connu un réel succès auprès du grand public occidental, avec "Old boy" et quelques autres.
Ce qui m'a frappé et séduit dans le film de Kim Jee-woon, c'est l'extrême élégance de sa mise en scène : photo léchée, chorégraphie des combats raffinée, et bande originale magnifique.
Le film repose vraiment sur cette réalisation hypnotique, car sur le fond rien ne distingue particulièrement "A bittersweet life" de la concurrence, et surtout pas son scénario assez basique en forme de revenge movie.
Le héros campé par Lee Byung-hun (lui aussi d'une élégance folle) est le bras droit d'une figure éminente de la pègre locale : administrateur de night club mais aussi tueur froid et efficace, ce sous-fifre distingué et solitaire ne vit que pour son gang. Lorsque son patron lui demande de surveiller sa nouvelle maîtresse, son existence étriquée et dénuée de sens va alors basculer...
Autour de Lee Byung-hun, la distribution est remarquable ; je connais bien mal les acteurs coréens, mais la brochette sélectionnée par Kim Jee-woon est tout à fait convaincante, de Hwang Jung-min en parrain impitoyable à Jin Ku en rival rustre et mesquin, en passant par Sin Min-ah en jeune violoncelliste pure et passionnée, que l'on voit hélas trop peu au cours du récit.
Oeuvre hypnotique et fascinante, "A bittersweet life" ne dispose pas hélas du souffle et de la puissance scénaristique d'un film aussi captivant que "The chaser", par exemple, mais le quatrième long-métrage de Kim Jee-woon se pose néanmoins comme un classique du thriller coréen, à la fois contemplatif et ultra-violent.