‘Running on Empty’ est la preuve que les sujets les plus simples peuvent être aussi émouvant que les drames les mieux ficelés.
En fait, le scénario repose sur peu de choses (l’adolescence dans une famille en cavale) et la conclusion est aussi inévitable que prévisible. Malgré cela, le réalisateur Sidney Lumet parvient à provoquer de véritables émotions chez le spectateur : l’atmosphère de complicité dans la famille Pope est communicative, la romance entre Danny et Lorna est ravissante, mais surtout, la douleur des personnages séparés de leur famille est affreusement contagieuse. Sans montage larmoyant ni musique pompeuse, Sidney Lumet offre ainsi des scènes inoubliables : les retrouvailles crispantes entre Annie et son père, et le passage final.
Mais le réalisateur propose également une mise en scène irréprochable pendant tout le reste de l’œuvre. Grâce notamment à une photographie impeccable et à une bande-originale excellente (« Fire & Rain » de James Taylor pour une scène fabuleuse pendant l’anniversaire d’Annie), le visionnage de ‘Running on Empty’ est agréable de bout en bout.
Enfin, l’œuvre repose en grande partie sur ses talentueux acteurs. River Phoenix est magistral, Martha Plimpton est terriblement gracieuse, et le couple Pope interprété par Christinne Lahti et Judd Hirsch fonctionne vraiment bien.
Superbe et émouvant.