Du regretté réalisateur taïwanais Edward Yang, je n'avais vu jusqu'ici que Yi Yi, œuvre dont on sent la longue durée mais qui recèle d'instants prenants et parfois charmants. Donc A Brighter Summer Day est ma deuxième incursion dans son cinéma...
Il nous plonge dans une période très troublée, celle du Taïwan de la fin des années 50-début 60, dans une forme de chaos dans laquelle l'Île cherche à se construire tout en se protégeant de l'extérieur (la Chine communiste !), et dans laquelle ses habitants sont totalement déboussolés. Cette désorientation se retrouve surtout dans sa jeunesse qui traîne dans des gangs, aux méthodes violentes pouvant aller jusqu'au meurtre. C'est pour cela que le film a souvent été comparé et fait penser à "La Fureur de vivre"...
Le fait divers réel,
l'assassinat d'une jeune fille par son petit ami
, qui a servi de source d'inspiration au réalisateur n'est qu'un prétexte et n'est évoqué que dans les dernières minutes. En fait, c'est une fresque minimaliste qui évoque la vie d'une dizaine de personnages, en se concentrant un peu plus sur
le futur assassin
, et qui veut nous immerger dans l'atmosphère d'une époque. Et pour cela, il prend vraiment son temps, près de quatre heures pour le faire.
En toute franchise, comme pour Yi Yi, j'ai vu le temps passer, et même autant le dire je me suis parfois ennuyer. D'autant plus que les personnages sont pour la plupart assez éparpillés, dont on n'arrive pas vraiment à s'accrocher à eux, et j'avoue ne pas avoir ressenti la moindre once de sympathie pour le protagoniste.
Quelques scènes fortes surnagent quand même assez régulièrement pour qu'on ne décroche pas totalement à l'instar de celles
qui tournent autour de l'arrestation du père ou du meurtre final.
A Brighter Summer Day fait partie de la catégorie des films que j'aurais bien voulus plus aimer.