Qu'est-ce qu'on s'en fout de la vie ? De notre métier ? Des gens ? Ce qui nous intéresse, c'est nous, toi et moi. On est bien ensemble, on baise, on fait un bras d'honneur à la société et tout le reste. On s'aime, puis c'est tout. Le pire, c'est que je ne caricature même pas. Ceci est bien le message envoyé au début du film par deux énergumènes passant leur temps à niquer, le tout au milieu de conversations guère passionnantes. Heureusement (enfin...), « A cœur ouvert » se dirige ensuite vers une autre direction : celui du couple en crise. Problème : celle-ci est presque aussi insupportable que ces vingt premières minutes lamentables. Je n'ai rien contre voir un couple en crise, mais si c'est juste pour le « plaisir » de nous montrer un couple en crise, cela n'a aucun intérêt. Ici, c'est à celui qui criera le plus fort ou qui se lamentera le plus sur son sort, le tout à coups de grosses bagarres ridicules. Ca se voudrait probablement déchirant, c'est juste pénible et fatigant, d'autant que l'on en a strictement rien à foutre de ces deux bobos n'évoluant jamais et ne se posant jamais de questions. Ba oui, c'est tellement plus simple de se foutre sur la gueule, on va quand même pas chercher à discuter, à progresser, non ? Oh mais l'autre, parler quoi... Avec évidemment deux éléments déclencheurs, histoire de montrer que quelqu'un a quand même pris quelques minutes pour écrire le scénario : l'alcoolisme de Javier et la grossesse de Mila, qui évidemment ne voulait pas d'enfant, sinon c'est pas drôle... Alors il y a deux plans réussis et même une petite séquence à la « Inception », mais c'est vraiment histoire de retenir quelque chose de positif (allez, avec peut-être la prestation d'Hippolyte Girardot) concernant ce drame navrant, au dénouement grotesque et réussissant même à rendre énervant Juliette Binoche comme Edgar Ramirez : vous avez dit ratage ?