Impossible en regardant A cure for wellness de ne pas se rappeler le très bon et plutôt sous-estimé Le cercle, remake de The ring par le même Gore Verbinski ; impossible même de ne pas les placer en miroir l'un de l'autre.
A cure for wellness est construit autour de symboles, d'éléments visuels récurrents qui renvoient à une certaine circularité : la place omniprésente des reflets et des miroirs, l'écoulement de l'eau sous toutes ses formes, mais également les mouvements circulaires et sinueux. Ceux-ci s'incarnent dans tous les aspects du film : route circulaire qui mène au sanatorium où se déroule l'intrigue, mouvements sinueux des serpents sur le sol et dans l'eau, motifs des grilles à l'arrivée du personnage principal sur les lieux, circulation labyrinthique dans les innombrables couloirs du château, en particulier la séquence dans les bains de vapeur à la recherche de Pembroke...
L'omniprésence de ces motifs est servie par une photographie très élégante, une mise en scène qui porte une grande attention aux objets, aux gros plans, aux mouvements (circulaires) de caméra. A cure for wellness est incontestablement un très beau film à regarder, mais est-il pour autant intéressant à suivre de bout en bout ?
L'intrigue s'étale en effet sur deux heures et demie qui paraissent bien longues au bout d'un moment, en particulier dans la seconde moitié qui accumule les poncifs du genre, et échoue à surprendre. A trop vouloir citer et emprunter à pêle-mêle de contes et d'histoires de savants et médecins fous, le film m'a ennuyé (les scènes dans le village suisse aux bordures du sanatorium sont particulièrement ridicules). Et ce, même si j'ai apprécié les partitions de Jason Isaacs (qui reprendre grosso modo son rôle de The OA) et de Dane DeHaan.
Si, clairement, A cure for wellness n'a pas la qualité du Cercle, c'est là où il lui répond qu'il s'avère néanmoins le meilleur. Le cercle, comme The ring avant lui, est une histoire d'enfants sacrifiés par leurs parents. The cure for wellness inverse la perspective, puisque c'est le souvenir du sacrifice des parents qui sauvent finalement l'enfant :
ainsi de ces deux belles scènes où le personnage de Dane DeHaan se rappelle successivement du suicide de son père en regardant la goutte de condensation couler sur son verre d'eau, et la mort de sa mère en faisant tourner, dans un autre mouvement circulaire, la ballerine qu'elle a fabriquée entre ses doigts.