J'applaudis, j'applaudis grandement la performance de Keira Knightley. Cambrure presque disloquée, visage déformé et spasmes tellement réalistes ! C'est impressionnant.
Dès les premières minutes nous suivons une femme diagnostiquée hystérique au soin de Carl Jung, un jeune médecin suisse qui prône le rétablissement du patient par la guérison de l'âme. De fil en aiguille la relation platonique et professionnelle instaurée par chacun se brise sous l'encouragement d'Otto, un névrosé de passage. Une relation sexuelle et affective s'instaure, mais rapidement tout se dégrade.
Dans les coulisses nous retrouvons le grand Sigmund Freud qui lui reste maitre de toute situation. Il analyse les rêves de son élève et reste à l'écart tant bien que mal.
Malgré la rupture patient-médecin, l'état de Sabina Spielrein s'améliore au fur des années et celle qui a toujours voulu exercer la médecine, se retrouve psychiatre. De son coté, Carl Jung se détruit de l'intérieur, son esprit ne cesse de vagabonder vers une voie qu'il peine à atteindre. Son état nous amène à penser qu'il est devenu dépressif et fou de recherche. Le voilà patient.
Lorsqu'un patient s'en sort grâce à la présence de son soignant, ses peines et symptômes déteignent d'une façon ou d'une autre sur celui qui l'a suivi.
La fin m'a frappé, j'ai pensé Captive de Mary Harron, à la fin plus précisément où le docteur se retrouve complètement annihilé et que la patiente a repris sa vie en main avec une bonne situation.
Nous possédons tous les clés de notre propre esprit, tâchons simplement de ne pas les perdre.