C'est un film sur le rite, documenté et ultra référencé. La kabbale par exemple est convoquée mais, dans l'ensemble, le film ne comporte pas de vrais symboles. L'histoire est un huis clos entre une femme qui veut retrouver l'assassin de son fils et un prêtre.
Initialement, il devait s'agir d'une histoire de vengeance. On suit ainsi les différentes étapes d'un chemin de croix balisé par des figures géométriques. L'univers filmique mêle rationnel et irréel. La jeune femme sait ce qui est vrai ou pas et ne se laisse pas duper par les esprits fourbes. Ainsi, tout au long du récit, elle fait l'apprentissage de la notion de pardon. On la voit se purifier à l'issue d'une scène de sexe originale. Le refoulement des désirs, l' abstinence sont nécessaires car seule la pureté lui permettra de se montrer aux esprits. Le rituel de la purification du corps passe bien entendu par les excréments et le vomi.
La peur naît du hors-champs, comme dans la scène de la baignoire filmée depuis le cadre de la porte qui fait écran. Le fantastique est là, l'au-delà devient accessible et le spectateur y est plongé.
A dark song est un film intéressant mais qui ne se donne pas d'entrée de jeu. Tout est verbalisé, conscientisé, le surnaturel devient rationnel tant il est méticuleusement expliqué, décortiqué, désacralisé par le personnage du prêtre.