L’organisme en perpétuelle mutation, réflexion “chair” à Cronenberg, trouve ici un nouveau sens : la « famille » est vue comme un organisme à part entière, un système, ou plutôt une entité constituée de plusieurs organismes (les personnes qui la composent, dont les comportements sont corrélés entre eux). Dès lors, le changement radical de l’un des membres de la famille affecte celui-ci en profondeur.
« Viggo » opère une transformation saisissante, ce qui bouleverse viscéralement la (sa) famille. La violence s’est alors immiscée dans les fibres, dans la chair, comme un poison. Une scène d’amour se transforme en ébat violent dans les escaliers ; le fils, plutôt calme et réservé fait preuve d’une brutalité inouïe lorsqu’un garçon du lycée s’en prend à lui.
Une fois Viggo revenu du nettoyage à sec de son passé encombrant, la famille a fini sa mutation et recouvré son aspect originel : sa petite fille place l’assiette et le couvert sur la table à manger, initiant son père à redevenir son père, même si, dans le tableau final, on sait que les choses ne seront plus jamais comme avant.