Je crois que je ne m'étais pas emmerdé autant devant un film depuis mon dernier Malick...

Comparaison pas si absurde d'ailleurs, vu que la première partie, qui dure bien six ou sept heures d'après les dernières estimations, raconte comme Tree of Life la vie de la famille la plus ennuyeuse de l'histoire du monde. Avec un duel sévère pour savoir quel personnage de mère est le plus insupportable...

Ici, c'est le futur, un futur d'après quelques bouleversement climatiques et avec des robots d'apparence humaine... Pour palier une sévère politique anti-natalité, William Hurt décide d'inventer un enfant robot avec des sentiments, un robot qui aime sa maman, si c'est pas trop gnon, ça, on dirait du Spielberg...

Le môme c'est Haley Joel Osment et qu'est-ce qu'on se fait chier pendant ces douze ou treize premières heures où le seul côté S-F est contenu dans la présence d'une voiture un peu zarbi...

A un moment, le gamin devient un peu trop chiant alors, faut le rendre à la fabrique, mais maman, veut pas, alors, comme dans un conte, elle l'abandonne dans la forêt...

Là commence la seconde partie, c'est à peine mieux, on va dire qu'il se passe au moins des choses, même si elles sont absolument stupides, c'est un progrès... Pendant une autre douzaine d'heures, on se balade dans un monde devenu subitement futuriste avec un mauvais goût abominable un peu partout... Là je comprends mieux pourquoi je détestais Jude Law jeune, il est hideux, luisant, répugnant, pas terminé en quelque sorte, c'est une pute-robot qui est en cavale et qui rencontre le gosse lors d'une chasse aux robots en vadrouille par des rednecks pro-life et la foire à la torture qui en résulte...

Les effets spéciaux pour les robots sont franchement moches, et le plus étrange, c'est qu'on s'ennuie autant que dans la première partie...

A ce moment, le gamin cherche la fée bleue parce qu'il a trop lu Pinocchio, il se passe plein de choses inintéressantes, puis il retrouve William Hurt dans un Manhattan englouti et c'est magique, je crois même qu'il y a un discours immonde pseudo-philosophique qui m'a presque fait regretter ceux de Matrix, mais je n'avais même plus le coeur à rire... Le gamin saute à l'eau, et là, au lieu d'essayer de terminer enfin le film et de mettre fin à notre calvaire, tonton Spielberg se lance dans une troisième partie parfaitement idiote et répugnante de laideur. Là, on comprend pourquoi on nous a pas expliqué comment fonctionnait le robot, avec quel genre de batteries, parce qu'en fait, il est éternel, il reste au fond de l'eau pendant deux mille ans, oui, oui, puis ressort après la fin de l'humanité, et là on a le droit à une dernière partie nous remontrant la vie la plus chiante du monde qui formait les trente ou quarante premières heures et dans un dernier soubresaut de la plus mauvaise musique de l'histoire de la bande-son, le film le plus mal écrit du monde se rend compte que sa bêtise a une limite et s'achève enfin avec notre dernier râle.

Après, le fait que certaines personnes soient susceptibles d'apprécier un film aussi manifestement raté dépasse mon imagination d'ordinaire fertile, on va dire que c'est probablement plus inquiétant pour l'avenir de l'humanité que tout le discours grotesque de l'oeuvre...

Torpenn
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le 10 juin 2012

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