Transposer le conte de Pinocchio dans un cadre futuriste sous fond de chaos de l'humanité, j'adore l'idée. Mais ce qu'on en fait, un peu moins.
Bizarrement, ce film, comme pas mal de productions plus ou moins récentes, une fois vu ne me donne pas follement envie d'y retourner.
A.I. est bourré de qualités, d'intentions louables... il est aussi saccagé par des choses qui déplaisent, des discours qui perdent l'attention de ceux qui les écoutent, et au-dessus de ça un rythme lent s'inscrivant dans un effet de narration mais qui ne m'a pas touché dans mon fort intérieur. Enfin, pas comme c'était supposer être.
Je reconnais avoir eu tord de m'attendre à une histoire classique dans sa composition, morceau par morceau. C'était vraiment spécial. Je découvrais une nouvelle chose à chaque ouverture d'une scène. Cela est régit par cette explosion en fusion de Spielberg en tant que metteur en scène qui, visuellement, réussit mieux que dans n'importe lequel de ses films à faire passer un message par l'acte. Malgré du blabla soporifique qui alimente un ennui constant, quand il s'agit de se tourner vers son leitmotiv artistiquement visible, le monsieur est irréprochable.
Le découpage est fait de façon à mettre en lumière l'évolution de l'enfant-robot. L'arrivée de Gigolo Joe, pour aider David dans sa quête de la fée bleue, exprime parfaitement cette vision de la chair et du métal. Il apporte une touche d'ambiguïté, et ses allusions à la thématique de "l'existence" ne sont pas fortuites.
Et il y a cette fin qui laisse l'embarras du choix. Sad or happy end ?
Ca traduit l'envie de Spielberg de tout montrer. Vraiment tout.
C'est ce qui a tendance à me gêner, il ne nuance pas assez. A trop ramer, l'émotion véhiculée et ses personnages de fable perdent de leur force, ils finissent par se noyer dans leurs propres larmes. Et moi, dans l'apathie.