Artificiel sans Intelligence
S'il y a bien une chose sur laquelle tout le monde a bien l'air de vouloir s'accorder à propos de ce film, c'est qu'il est profondément malade et difficile à saisir, sinon insaisissable. Trop long, affligé d'un rythme irrégulier, clinquant et pas toujours agréable à l'oeil, A.I. n'est déjà pas clairement un bon moment de cinéma.
Héritier d'un projet de Stanley Kubrick, Spielberg réalise ici un film qui a au moins le mérite d'exister pour une raison qui n'est pas des moindres. Trop glauque pour un enfant, trop simpliste pour un adulte, A.I. Intelligence Artificielle tend tout entier vers un monde obscène et dérangeant pourtant vu à travers un spectre puéril exempt de toute subtilité.
Pourtant, si l'on parvient à faire abstraction d'Haley Joel Osment, tout à fait insupportable, et de Jude Law, en pleine autocaricature, le film devient parfois touchant, bouleversant, de manière totalement inopinée, sublime. Ce qui rend le constat d'autant plus amer : A.I., en plus d'être totalement inclassable, aurait pu être un chef-d'oeuvre.