Après une grosse claque prise en visionnant enfin Rencontres du Troisième Type hier, voilà que j'en reprends une deuxième avec AI. Si le premier tient du chef d'oeuvre, le deuxième est clairement celui qui m'a le plus touché.
On comprend immédiatement que le film sera une réécriture ou revisite du conte de Pinocchio dans un monde futuriste. Le film ne le cache pas et se sert même de ce conte pour faire avancer l'histoire et le personnage principal. On a du coup l'enfant qui part dans une aventure à la recherche de la Fée Bleue pour devenir un "vrai petit garçon". C'est sans doute les passages que j'ai trouvés les plus émouvants dans la dernière partie du film. Mais ce qui intéresse le plus, c'est évidemment la relation très juste entre le garçon et sa maman, qui ne sait plus où se positionner entre son fils et David. La scène de séparation en est d'ailleurs déchirante, par sa simplicité et sa brutalité.
Formellement, c'est une grosse claque. La dernière partie du film est parmi ce qu'il fait de plus fort, avec cette photo lumineuse, presque éblouissante. Mais il y aussi cette volonté géniale d'aller dans le kitsh et le totalement flashy pour Rouge City. Le film est très contrasté dans ses différents visuels qui collent à chaque séquence ou chaque environnement. Williams signe aussi l'une de ses partitions les plus belles pour Spielberg. Le dernier thème du film est très touchant, juste et tout simplement beau.
Encore une fois, Spielberg met en scène son amour pour l'enfance de la plus belle et virtuose des manières. Si j'avais adoré ET, j'ai trouvé AI encore plus touchant et juste. Le film se permet en plus de montrer un enfant qui découvre un monde tantôt décadent, tantôt toujours avec cette part de bien et d'humanité que Spielberg aime tant retranscrire dans son cinéma. La fin en est presque une ode. Parce que AI c'est ça, un film quasi poétique.
Un très beau film qu'il m'aura tardé de découvrir. Je suis plutôt satisfait de ne pas l'avoir vu parmi mes premiers Spielberg, l'appréciant sans doute encore plus.