De boue les morts
♪Moi, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18 ♫ (G. Brassens) A l’ouest, rien de nouveau occupe une place historique considérable. A plus d’un titre. 1930 La dernière guerre, la «...
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le 4 avr. 2015
32 j'aime
Critique rédigée en avril 2020
1914 en Allemagne, une classe d'étudiants dont Paul Baümer (Lew Ayres) est à la tête se retrouve enrôlée en pleine Guerre mondiale par l'enthousiasme du professeur Kantorek (Arnold Lucy). Motivés dans un premier temps, les jeunes gens vont voir alors s'ouvrir à eux un chaos monstre et seront soumis à un enseignement absurde, qui les persuadera du bienfait de la guerre...
Dès les premières scènes de cette adaptation par Lewis Milestone (Les Révoltés du Bounty) du célèbre roman éponyme d'Erich Maria Remarque publié en 1929 (soit un an plus tôt), les différents moyens du cinéma sont employés pour rendre compte du mouvement d'une nation partant en guerre, son énergie et ses émois collectifs. Le récit, classique mais palpitant, se focalise essentiellement sur le parcours de ceux qui deviennent ces jeunes soldats, encouragés par leur ambitieux professeur à s'aventurer au front. L'enthousiasme des civils planqués dans leurs établissements se propage à l'extérieur dans les mouvements des soldats qui défilent sous les hourras de la foule, pour contaminer ces étudiants rassemblés dans leur salle de cours.
Le caractère dominé et réduit dans lequel se tiennent les « conquérants » dans le cadre fait immédiatement douter de la réussite de leur mission, ceux-ci étant montré comme des individus encore fragiles dans cette zone du cadre. La jeunesse est opprimée par le projet sacré que leurs aînés leur imposent. C'est à partir d'ici que l'influence presque monstrueuse du professeur se propage sur les six personnages que nous suivrons par la suite.
Durant ce court instant, les constantes clameurs du défilé militaire disparaissent temporairement de la bande-son. Le handicap de cette production dont on célèbre le 90e anniversaire cette année faisait que la musique (aussi importante soit-elle dans une scène) et les dialogues ne puissent se marier dans une telle circonstance. La disparition des clameurs voisines à la salle de classe renforce l'aspect cocon de la salle de classe, et leur réintroduction se signale donc comme un événement se manifestant sauvagement.
À chaque passage, le mouvement de la guerre repart de plus belle, et progresse toujours plus par le biais des nouveaux espaces à conquérir. A contrario, tous ceux se déroulant au dortoir, nous replongeons dans l'ambiance du lycée, désormais déserté, lorsqu'on voit nos héros investir
joyeusement leur nouvel espace vital.
Le message s'éclaircit alors:
Oubliez tout ce que vous avez été,
tout ce que vous avez appris !
À l'Ouest, rien de nouveau installe ainsi une puissante démonstration antimilitariste, développée sur toute sa longueur et dont l'ultime mouvement résonne en nous, tel le glas d'un cour de récréation, longtemps encore après.
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le 18 déc. 2020
Critique lue 95 fois
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