Dans le cabaret un peu miteux où la vieillissante Josépha continue de faire des strip-tease pour ses habitués, ils sont quelques uns à former une communauté chaleureuse et solidaire face aux difficultés du temps que sont le chômage et la précarité, ou face à leurs problèmes intimes: la solitude, la vieillesse, les problèmes de couple.
Le reflet que Robert Guédiguian donne de ce groupe sympathique et modeste flirte avec le misérabilisme comme un condensé de toutes les galères populaires. Sa chronique du quotidien, à l'Estaque comme habituellement, et avec ses comédiens fétiches, a aussi les accents politiques d'un cinéaste engagé à gauche, dénonçant la société du travail et le patronat. Partisan mais humain, le réalisateur montre comment ses personnages ne tiennent le coup que parce qu'ils sont soudés, fraternels. Sa vision sociale va à l'encontre de l'individualisme et de l'égoisme.
Si les protagonistes ne sont pas dépourvus d'humour, en bons méridionaux, le ton du film est cependant plutôt sérieux, sinon grave, épousant la somme d'incidents individuels et collectifs qui touchent le groupe, et l'état affectif des personnages. Avec sa réalisation pas très esthétique (simplicité ou manque de moyens?) et sa mise en scène décousue, avec ses langueurs et ses types sociaux un peu convenus, "A la vie, à la mort" n'est sans doute pas le film le plus réussi , le plus attachant de son auteur.