Goodbail Mario

"A Louer" de Jaume Balaguero est un téléfilm espagnol faisant partie de la mini-série "Películas para no dormir"... Certes en même pas 70 minutes il serait difficile de piquer du nez mais de là à provoquer l'insomnie, nous en sommes très loin !

"A Louer" démarre pourtant pas mal avec ce jeune couple sympathique, Clara et Mario (Macarena Gómez & Adrià Collado) qui attendent un enfant et vont visiter un appartement. Rien ne se passe alors comme prévu : Clara est nauséeuse, le quartier où ils débarquent est craignos de chez craignos (1) et l'agent immobilier (Nuria Gonzalez) semble persuadée qu'ils vont tomber amoureux fous de l'appartement tout décrépi qu'elle leur propose. Voulant écourter la visite et s'en aller, ils vont vite se rendre compte que la soi-disant dame de l'agence n'est pas du même avis et n'a pas du tout l'intention de les laisser partir... Rien de bien original dans tout ça mais c'est plutôt bien amené, on a envie de voir le jeune couple mettre une pilée à la folle furieuse en ciré jaune (2). La première partie

est bonne.

C'est à partir du milieu du film que Jaume Balaguero déconne et commence à se vautrer méchamment dans ce qui se fait de pire dans les films d'horreur.
Les agissements stupides et incohérents des personnages principaux font que l'empathie que nous ressentions pour eux fond comme neige au soleil.
Alors oui, s'ils ne sont pas idiots, ils s'en sortent sains et saufs à la quarantième minute et le réal' n'a plus qu'à nous raconter ses dernières vacances en famille pour combler le temps restant jusqu'au générique de fin, mais ce n'est pas mon problème. Alors on se bouge le fondement et on me propose autre chose que du déjà vu. (3)

Je suis moyennement fan de la réalisation aussi, autant le décor de l'immeuble austère et défraîchi me botte, autant les tressautements incessants de la caméra ne sont ici absolument pas justifiés (4) et m'ont très vite tapé sur les nerfs.

Dispensable.

(1) Le filtre sombre et beigeasse dégueulasse et les hectolitres de pluie se déversant au millimètre carré n'aidant pas, je l'avoue bien volontiers.
(2) Si l'on est prêts évidemment à faire abstraction de la première incohérence du film à savoir que, si l'on m'emmène dans ce quartier pourri et à l'abandon ou personne ne semble vivre, pour visiter un appartement au prix très bas et très suspect, dans un immeuble cradingue et d'apparence abandonné... Ben je n'y mets pas un orteil et je regagne fissa mes pénates !
(3)

(4) On n'est pas dans San Andreas mec !