Une famille séparée va tenter de sauver leur fille, en proie à des pluies acides qui rongent le pays.
Après la réussite que fut La nuée, on attendait avec impatience ce que Just Philippot ferait par la suite. En fait, il reprend au format long un de ses courts-métrages, qui s'appelait déjà Acide, une sorte de film catastrophe à l'échelle humaine, située vers Arras, à laquelle il rajoute un couche sociale qui à mon sens flingue ses bonnes intentions. Je ne sais pas si c'était une bonne idée de faire de la première demi-heure une sorte d'oeuvre sociale à la Stéphane Brizé, car les premières images rappellent fortement En guerre, où Guillaume Canet est filmé avec un portable en train de frapper le directeur de son ancien travail.
De plus, il est dommage que la dimension sociale écrase quasiment ce qu'on aurait pu voir d'horrible, si ce n'est quelques plans épars, un cadavre flottant dans une rivière mélangée à de l'acide ou des cheveux qui comment à dégager de la fumée. C'est dommage car techniquement le résultat est très soignée, avec ce mauvais temps toujours présent, ces quelques gouttes puis averses qui terrifient les habitants, au point de fumer eux aussi au contact de cette eau d'un nouveau genre. Quant aux acteurs, autant la nouvelle venue Patience Munchenbach est excellente en jeune fille qui devient plus responsable que ses propres parents, Guillaume Canet est mauvais comme un cochon, en plus de présenter un personnage antipathique qui voudrait défoncer tout ce qui est devant lui. On retrouve aussi Laetitia Dosch dans le rôle de la mère.
Le concept est plutôt bon, mais je trouve qu'en l'état, Acide est ce qu'on pourrait appeler une fausse bonne idée. Pourquoi ne pas se focaliser sur la catastrophe uniquement ? Pourquoi cette couche sociale inutile ?