Un hybride historico-divertissant raté

Septième Art et demi


Adieu Cuba, c'est Andy Garcia qui rend hommage à son pays d'origine. C'est bancal dès le départ car l'anglais semble être la langue officielle de son Cuba, quoique l'espagnol soit parlé par bribes et incompris par des natifs de l'île. Ç'a rarement été un tel bazar linguistique chez Hollywood, fussé-ce pour une production américaine à la base, mais passons.


Si Dustin Hoffman tient la seconde place au générique et que son rôle ne dure même pas cinq minutes, c'est parce qu'il s'agit d'une création très égocentrique de Garcia : son pays, sa réalisation, son rôle, sa musique. Il est compétent mais pas assez pour occulter cette mauvaise impression, confortée par ailleurs.


Déjà, le scénario avance par petits bonds, comme propulsé par des capsules de bonnes idées tout juste bonnes à faire tenir l'histoire jusqu'au plan suivant. Il n'y a pas de rebondissement - en théorie, c'est normal puisque c'est un film historique, mais il prend suffisamment de liberté artistique (dans le façonnement notamment de la vague romance tramée au milieu mais aussi dans le tissage des ses personnages, un bon point pour le coup) pour qu'on puisse lui porter ce grief légitimement.


Résultat, l'histoire est une longue route pavée de pierres usées. Surtout qu'un détail choque : la musique - encombrante - est intégrée à la part de réalité historique d'une façon qui frise le mauvais goût, trahissant l'incapacité du réalisateur à faire un compromis efficace entre le divertissement et l'historique (au point que des personnages sont totalement inexpliqués, comme celui de Bill Murray dont le boulot est de glisser une vanne de temps en temps pour réveiller les spectateurs ennuyés). Cela a-t-il une utilité de mettre une musique joyeuse tandis que sur l'écran défilent des sévices révolutionnaires fictifs ou issus d'images d'archives ? Aucune. Et si c'est vraiment un hommage, c'est d'autant plus surprenant.

EowynCwper
4
Écrit par

Créée

le 21 févr. 2018

Critique lue 249 fois

Eowyn Cwper

Écrit par

Critique lue 249 fois

D'autres avis sur Adieu Cuba

Adieu Cuba
Val_Cancun
5

Le cœur en exil

Unique expérience derrière la caméra du comédien d'origine cubaine Andy Garcia, "The lost city" est un film raté, mais pas désagréable pour autant. S'impliquant même dans la musique, Garcia signe une...

le 5 mai 2021

3 j'aime

Adieu Cuba
Caine78
7

Cuba par Andy

Du fait de l'accueil très moyen de la critique, j'avoue avoir été très agréablement surpris. rendre Andy Garcia s'est manifestement beaucoup investi dans ce projet, où la reconstitution historique,...

le 13 nov. 2017

3 j'aime

Adieu Cuba
Boubakar
6

Le film du coeur.

Fils d'exilés cubains, lui-même né à Cuba, Andy Garcia a sans doute mis son coeur et ses tripes à l'écran pour son premier film en tant que réalisateur, car il concerne une famille elle-même en fuite...

le 5 déc. 2019

2 j'aime

Du même critique

Ne coupez pas !
EowynCwper
10

Du pur génie, un cours de cinéma drôle et magnifique

Quand on m’a contacté pour me proposer de voir le film en avant-première, je suis parti avec de gros préjugés : je ne suis pas un grand fan du cinéma japonais, et encore moins de films d’horreur. En...

le 26 oct. 2018

8 j'aime

La Forêt sombre
EowynCwper
3

Critique de La Forêt sombre par Eowyn Cwper

(Pour un maximum d'éléments de contexte, voyez ma critique du premier tome.) Liu Cixin signe une ouverture qui a du mal à renouer avec son style, ce qui est le premier signe avant-coureur d'une...

le 16 juil. 2018

8 j'aime

1

Mélancolie ouvrière
EowynCwper
3

Le non-échec quand il est marqué du sceau de la télé

Si vous entendez dire qu'il y a Cluzet dans ce téléfilm, c'est vrai, mais attention, fiez-vous plutôt à l'affiche car son rôle n'est pas grand. L'œuvre est aussi modeste que son sujet ; Ledoyen porte...

le 25 août 2018

7 j'aime

3