Le fait que je me souvienne à peine d’Adoration dix jours à peine après l’avoir visionné est un signe. Je respecte Atom Egoyan pour son engagement dans ses films, car ceux-ci de toute évidence ne manquent pas d’attention, de sérieux. Pour résumer : de transpiration. La dose de complexité qu’il insuffle dans ses scénarios de fait, sa façon de les morceler pour nous présenter une narration désordonnée, dans laquelle les différentes époques se mélangent, est une preuve de travail. Mais est-ce suffisant pour faire un film ? Le plaisir du spectateur se limite t il à retrouver le fil de l’histoire, en surmontant les obstacles posés par le réalisateur lui-même ? Et le fait de traiter de sujets lourds et profonds, en insufflant systématiquement du relativisme et de la nuance morale est-il le moyen sur de réaliser un grand film ? Et bien je ne crois pas… Ces procédés ne remplaceront jamais l’inspiration. Et cette inspiration vient sans doute du vécu de l’artiste, de son implication affective, ou bien peut-être de son plaisir même à tourner. Mais pour moi, le cinéma d’Atom Egoyan, s’il ne manque pas d’intelligence est relativement dépourvu d’émotions et de plaisir. Il en résulte des films besogneux et je dois dire, un peu vains, comme Adoration…