D'après le propre récit de Yánis Varoufákis, ministre des finances grec pendant quelques mois en 2015, Costa-Gavras revient sur le malheur économique de la Grèce. Partisan, et sans beaucoup de recul, le cinéaste montre comment la gauche radicale grecque arrivée au pouvoir est accueillie dans les instances européennes et en particulier dans l'Eurogroup honni.
Avec un réalisme formel où, à défaut de citer les noms, il cite les prénoms des intervenants réels, Costa-Gavras évoque des négociations brutales, parfois ubuesques, qui renvoient la Grèce de Tsipras dans les cordes; il dénonce l'intransigeance de l'Europe à propos de la dette grecque et fustige l'indifférence des pays "économes" ,emmenés par l'Allemagne notamment, relativement au sort de la population grecque.
Le film a les défauts de ses qualités: s'il nous permet de pénétrer dans les arcanes politico-monétaires de l'Europe, où la violences des échanges tranchent avec les aimables communiqués de presse, la démonstration et le film sont trop longs et deviennent presque aussi ennuyeux qu'une réunion d'énarques... Le didactisme du cinéaste passe par trop de redondances et peut-être de manichéisme. L'ironie du début du film ne fonctionne qu'un temps et Costa-gavras s'enferme dans un récit politique assez évident et qui n'évolue plus beaucoup.