Comme un film des Monty Python mais avec une visée politique.
Il s'agit de montrer que l'Histoire est d'abord d'une histoire de la violence et de sa légitimation. Que tout ce que nous avons appris, les dates, les costumes, les palais, les traditions, les lois, l'organisation des sociétés, ne recouvrent qu'une seule chose : la domination de l'être humain par l'être humain. Et que nous vivons dans cet héritage direct (que nous suivons cette ligne, exactement comme dans Papa vient dimanche finalement, mais cette fois-ci la ligne n'est pas seulement familiale ou psychologique) en le dissimulant, en l'étoffant et le parant de toutes sortes de choses savantes, délicates et intelligentes, alors que la réalité n'est pas beaucoup plus reluisante qu'une série de massacres.
Radu Jude est très convaincant, mais ça ne procure ni un réel plaisir ni une véritable réflexion. La faute à un ton peut-être trop emprunté, goguenard, qui épuise vite, parce qu'il est finalement assez convenu. Mais sans doute a-t-il lui-même perçu la limite de son film, en tout cas il semble avoir voulu le refaire mais d'une toute autre façon avec Peu m'importe si l'Histoire nous considère comme des barbares, autrement plus ample.