"After blue paradis sale" est une déflagration visuelle néo-psychédélique jouissive, baignée dans un bain musical permanent – la musique idoine de Pierre Desprats - qui ne faiblit jamais durant ses deux heures. Le passage à la couleur, pour ce deuxième long-métrage de Bertrand Mandico, amplifie l'étrangeté de la planète "After blue" où se déroule l'action ; Mandico qui, en véritable démiurge,a créé un univers qui ne ressemble à rien de connu, (une cousine sale de l'île des "Garçons sauvages") si ce n'est quelques plans de forêt ou de rochers, abondamment peuplé de bizarreries innommables. Le film emprunte les codes du western, prime, chasse à la femme, vêtements, chevaux, mais qui serait science-fictionnel et fantastique, mettant en scène principalement des personnages féminins, ou leurs fantômes, et dont les rapports sont d'une grande violence verbale et physique, quand l'érotisme, agissant comme un baume, ne vient pas tout arranger. La recherche du plaisir est l'un des grands thèmes du film qui offre des moments de répit dans cette longue quête , jalonnée de rencontres insolites. Clin d'oeil à Alain Damasio ?, les armes portent des noms de marque. La diversité des prises de vue et des propositions visuelles qu'elles contiennent est étourdissante ; effets de surimpression, couleur dégoulinante, diffraction de la lumière et un montage qui,parfois saccadé, laisse seulement entrevoir. Une incroyable expérience sensorielle.