A la recherche du temps perdu

D'une douceur à faire pâlir les étoiles, After Yang nous propulse dans un univers futuriste pour nous questionner sur un sujet qui a toujours traversé les âges : le deuil. Si les souvenirs prennent le dessus dans le film, c'est pour montrer la difficulté qui est d'accepter que l'autre parte à jamais.

Partir, c'est laisser derrière soi son lot de mystère que nous devons accepter de ne pas pouvoir comprendre. Les multiples thèmes qui gravitent autour du film et façonnent le récit renforcent ce sentiment d'impuissance face à l'incapacité d'accepter la mort.

Sans le néant pas d'existence : c'est tour à tour chaque membre de la famille qui va se remémorer Yang de manière a lui dire adieu en sachant que sa présence est le témoignage de la vie qu'ils ont choisi de construire. Si le film prend cette trajectoire de quête impossible, c'est que dès le début on comprenait que c'était peine perdue. Sans jamais accélérer son rythme,

After Yang s'illumine au son des notes de piano et à la mise en lumière de celui qui fut et qu'on aurait aimer avoir plus longtemps a nos côtés. Et ce, peu importe qu'il soit humain ou non car comme toutes choses, l'on se rend compte de la valeur de ce est le jour ou cela vient a disparaître.

Kogonada le transpose parfaitement en distillant a travers les vivants une mélancolie heureuse à en faire tirer les larmes jusqu'au moment ou l'on se rend compte que le présent échappe entre les doigts de ses personnages. Ils plongent, au risque de se noyer, dans leurs souvenirs embrumés.

Et c'est bien ça qui reste à la fin, quand le deuil est fait, on recommence à vivre car pour honorer les disparus, il n'y a pas plus belle promesse que de profiter de ceux qui nous entourent.