Quand Alberto Giacometti lui demande de poser pour lui, James Lord ne peut être qu’honoré. L’occasion pour ce critique d’art américain d’observer un géant à l’œuvre. Mais les quelques heures promises initialement deviennent des jours, puis des semaines interminables.
Rodin, Van Gogh, Gauguin… Les artistes majuscules sont à l’honneur dans les salles de cinéma cette année. Giacometti, l’un des sculpteurs les plus prisés des ventes aux enchères aujourd’hui, valait bien un film. L’acteur Stanley Tucci esquisse son portrait par petites touches, préférant l’humilité à la grandiloquence. Témoin privilégié, le modèle délaisse sa fonction d’homme objet pour considérer à son tour celui qui le dévisage et l’envisage. Il remarque le doute constant du peintre face à la toile et au succès, son goût prononcé pour les fleurs de trottoirs au détriment de sa légitime, ainsi que son désintérêt flagrant pour l’argent et les banques, fait étonnant pour un génie helvétique. L’interprétation globale est bonne même si l’artifice du mélange des langues se fragilise sous le poids excessif de l’anglais. Mais le temps passe, s’égrenant au fil des jours de pose, sans que cet hommage, certes digne, ne surpasse l’anecdotique.
6.5/10
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