A ce jour, j'ai vu assez peu de films du duo Woody Allen/Mia Farrow. Ce film-ci, dans lequel Woody ne joue pas, voit un couple de la haute bourgeoise New-Yorkaise ; le mari est toujours occupé par son travail, laissant sa femme s'occuper du foyer, des enfants, et d'aller papoter avec ses copines. Ce train de vie, luxueux en apparence, va commencer à la lasser, et une visite chez un kiné chinois va la métamorphoser et raviver le désir, mais pas forcément vers son mari...
Porté par une superbe Mia Farrow, le film est comme une renaissance pour son personnage, nommé ... Alice, qui prend de l'assurance en voyant ce kiné, qui va ainsi lui conférer quelques pouvoirs (en particulier l'invisibilité) et lui donner une grande assurance. C'est peut-être moins drôle que d'habitude (la tendance Bergmanienne de Woody ?), mais ça montre un joli portrait de femme, que je rapprocherais un peu de Jasmine, du film du même nom sorti en 2013. La gravité n'est pas la même, mais on a deux portraits de femmes, paumées pour des raisons différentes. D'ailleurs, est-ce un hasard si Alec Baldwin joue dans les deux films ; incarnant dans l'un un amant potentiel et dans l'autre un mari escroc.
Le casting est encore une fois de haute volée, avec Joe Mantegna, qui joue l'homme dont Alice tombe sous le charme, William Hurt, qui joue le mari secrètement infidèle, et une apparition de Cybill Shepherd. Notons aussi la présence de Keye Luke (son dernier rôle), qui joue le kiné, et que beaucoup reconnaitront car il a joué le maitre de Gizomo dans Gremlins ! C'est lui apporte finalement la légèreté du film, qui baigne dans un ton assez amer, sur le temps qui passe et les regrets de cette femme ; en seize ans de mariage avec son mari, peuvent-ils encore se renouveler ?
C'est un film dans lequel on reconnait le ton unique de Woody (New-york, Jazz, beaucoup de dialogues...), au ton plus grave qu'à l'accoutumée, mais qui offre dans son dernier plan une très belle bulle d'air, pour un très bon résultat.