Malgré une production chaotique pour son premier long-métrage, je trouve qu'il s'agit d'un film très intéressant qui porte, derrière la confusion, l'empreinte du réalisateur. C'est un film très inégal dans sa globalité mais qui plonge dans une ambiance sombre, parfois macabre. Quelque chose de poisseux s'en dégage.
On ressent une oppression, au-delà même de l'Alien qui ne deviendra central dans l'intrigue qu'après un premier tiers que je trouve brillant, dans lequel on traite de la condition de femme de Ripley. Dès son arrivée, on lui rase la tête et lui donne des vêtements d'homme. Malgré cela elle sera toujours ramenée à sa condition féminine, par ses hôtes qui n'ont pas vu de femme depuis des années et laissent fortement entendre qu'elle pourrait être une proie, notamment de viol.
Le viol, une thématique fondatrice de la mythologie Alien. La menace venant ainsi des détenus mais aussi de l'Alien. Ce qui donnera lieu à ce plan iconique.
Autre thématique importante du film : la religion. Le film s'ouvre d'ailleurs sur ce qui s'apparente à des champs religieux. Plus qu'un sous-texte, c'est une thématique vraiment centrale dans le film, les détenus s'étant réfugiés dans la foi pour trouver la rédemption. Sur ce point, je trouve la mise en scène de Fincher très évocatrice mais le montage rend le résultat inconstant et bordélique. Il use de contre-jours pour évoquer la lumière divine dans cet endroit clos dans lequel Dieu est le seul contact extérieur. De même, les flammes de l'Enfer sont souvent présentes avec des teintes oranges assez parlantes. La fin dans fonderie évoque directement l'Enfer.
Je trouve qu'Alien³ est fort d'une vraie richesse mais qu'il souffre de son montage qui rend son propos très confu et casse parfois le rythme. C'est dommage car je pense qu'on aurait pu avoir un film à la hauteur du premier de la saga.