Encore critiqué aujourd'hui par les fans d'outre-Altantique, "Alien Resurrection" remplit pourtant le cahier des charges de la franchise. Des aliens en pagaille, des scientifiques tentant de contrôler les bêtes, des morts glauques, une nouvelle créature, etc. On a même le droit à la patte typique des films "Alien" : une ambiance singulière, différente des trois films précédents, et un pitch qui fait un bras d'honneur au final de l'opus précédent. Ainsi, Ripley s'était sacrifiée à la fin de "Alien 3", exterminant l'espère au passage. 200 ans plus tard, elle est ressuscité par la science, et les aliens avec ! S'en suivent des chassés-croisés et fusillades dans un vaisseau infesté.
On reconnait ici la touche baroque de Jean-Pierre Jeunet. Filtres jaunâtres, gros plans et grands angles, des "gueules" en second rôle (Ron Perlman et Dominique Pinon, habitués du cinéaste, mais aussi Michael Wincott et Brad Dourif), de l'humour noir. Et puis du gore, et surtout du dégoutant qui dégouline, avec des idées assez étonnantes (dont le fameux "Newborn", qui ne fera pas l'unanimité des amateurs de la franchise). Sans compter Sigourney Weaver, qui revient dans un rôle plus sarcastique et animal, tranchant avec la naïveté du personnage de Winona Ryder. Le tout donne un film dynamique et parfois surprenant, qui n'a pas toujours bien vieilli (certains effets numériques piquent un peu les yeux), mais qui propose de sympathiques scènes d'action et une conclusion intéressante pour la tétralogie Alien.