On a pu constater dans le premier Alien, qu'un chef d’œuvre était à la portée de tous, même de Ridley Scott. Le bougre réussira même l'incroyable exploit d'en faire un autre, quelques années plus tard, avec son film suivant, le Blade Runner.
On a pu constater aussi, qu'on ne pouvait pas compter sur maman et bien que pourvue d'une microscopique poitrine, Sigourney Weaver, portait vachement bien le mini-t-shirt, et je ne parle pas du mini-slip.
Mais là, on arrête de rigoler et on envoie du lourd. Il y a un s à Aliens ce qui veut dire qu'il va y en avoir au moins deux. Et si tu te souviens bien, un seul déjà, c'était la merde.
Un peu à la manière de ce robot qui découpe au chalumeau la porte du vaisseau de fortune de Ripley alors qu'il suffisait de faire le code d'entrée, James Cameron explose tout sur son passage.
Se voyant confier la réalisation de ces nouvelles mésaventures de la grande frisée, le Canadien qui avait pondu l'année précédente un Terminator qui m'avait traumatisé, me scotchant dans cette salle qui sentait la sueur et le tabac froid, à revoir le film (deux fois de plus, c'est te dire si je suis con et qu'il faut m'expliquer longtemps) pour essayer de comprendre comment un fils peut envoyer son père le sauver, dans le passé, tout en ne lui disant pas qu'il est son fils, mais en sachant que c'est son père. Ou l'inverse. Pfffffffffff ! Voilà je ne sais plus !!
Moi qui me disais à l'époque que je serais incapable de juste envoyer le mien acheter du pain. Enfin, t'as vu, c'était chaud.
Bon, là, je sais que ça va grincer des chicots, et j'entends déjà certains de mes respectés éclaireurs hurler et planter de longues aiguilles dans une poupée à mon effigie. Mais il faut que je le dise.
Force est de constater que Cameron n'est ni un grand scénariste, ni un grand cinéaste. Aux quelques idées intéressantes (dérive d'un demi siècle dans l'espace, un fille aujourd'hui plus vieille que sa mère ne le sera jamais, un planète terra-formée...) qu'il bousille aussi rapidement qu'un tète-goulot descend une boutanche du plus délicieux nectar (obsédé qu'il est à filmer des militaires et surtout leurs jouets), il laisse passer des trucs qui ont du mal à passer pour ma part sans un hoquet.
Les colons tombent sur le vaisseau du premier épisode au bout d'un moment qui me semble quand même assez long et qui comme par hasard correspond à celui où on retrouve Ripley. Et surtout, le truc que même à l'époque je n'arrivais pas à capter, elle y retourne. Tu retournerais en enfer toi ? Moi la seule façon, c'est de me tuer.
J'en ai avalé des couleuvres, mais elles devaient venir de gens qui savaient raconter une histoire en l'enrobant d'autre chose que de la pyrotechnie, fusse-t-elle, jubilatoire !
Mais le James est un technicien d'exception, un peu comme l'étaient avant lui, les Willis O'Brien et Ray Harryhausen. Il n'est pas là pour te raconter une histoire qui te prend et te liquéfie, mais pour t'exploser la gueule à coups d'effets spéciaux (dont certains, prennent avec le temps une patine un peu spéciale, qui va du grand beurk au « ouèp » c'est pas mal), n'hésitant pas, pour se faire, à adapter et approfondir la mythologie à sa sauce.
Où le père Scott avançait à tâtons, distillant une ambiance et une peur qui n'avait pas besoin d'artillerie lourde, Cameron envoie des Marines dans un vaisseau spatial qui a des allures de fusil mitrailleur, annonçant la couleur d'emblée. On est là pour défoncer du xénomorphe et ça va chier.
Une rûche, Michael Biehn (qui est très bien), une enfant sauvage, un gradé noir qui fume le cigare et qui aime rentrer dans le lard, Sigourney qui passe d'une coupe de cheveux affreuse, à une coupe de cheveux immonde, et qui devient une guerrière ultime quand il s'agit d'affronter une Reine (oui, Zombi, la Reine est un chef d'oeuvre).
Je lui avais collé un 8 de mémoire et je lui enlève 2 points suite à la revoyure de la chose en édition spéciale, la préférée du réalisateur, en Bluray, ce qui ne lui offre pas l'écrin espéré, d'affreux effets de transparence, de superposition, et un rythme, bousillant le souvenir d'un film qui devait me ramener droit vers mon adolescence, réussissant juste à réveiller mon côté gros con.
Et pourtant, si j'en crois mes souvenirs, le pire est à venir.
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