On n'a clairement pas vu le même film que le Jury de Cannes, pour nous All We Imagine As Light fut un interminable et vide moment d'ennui. On va avouer avoir eu une sordide pensée à l'annonce que "cela fait trente ans qu'un film indien n'a pas été en compétition" : oui, on veut bien vous l'avouer, pour nous, cette seule info a justifié son prix, on ne voit pas d'autre explication possible. On suit l'histoire d'une jeune infirmière qui se marie à un homme qui se fait la malle à l'autre bout du monde dès le premier jour, la laissant bloquée dans une situation amoureuse anéantie (comme il faut l'accord du mari pour tout) alors qu'elle reluque déjà le toubib de l'hosto qui ne dirait pas non... Un constat plutôt sympathique, s'il ne constituait pas les 2h de film de All We Imagine As Light. Le film lambine à un point que l'on est même étonné d'avoir un "pseudo-twist" final (on se réveille en sursaut) :
son amie a aussi un petit copain caché, musulman,
car "ce n'est pas très moral" dans la société indienne... On mentionne quand même la mise en scène du fameux twist, car quand
les femmes demandent où est le petit copain caché, on a droit à un "ah ben là, derrière le fourré." digne des pires marivaudages (on a eu un fou-rire nerveux, accompagné dans la salle par d'autres énergumènes qui n'en pouvaient plus, comme nous, passé une heure de film indolente et creuse).
Les actrices ne nous ont jamais passionné (pour le dire poliment), la BO est inexistante, la mise en image est aux abonnés absents, et l'histoire est vraiment digne d'un épisode de vingt minutes d'une mauvaise telenovela, pas plus. Et la scène "coucou, je suis l'amant caché dans le buisson", on ne s'en remettra probablement jamais. Vraiment, on n'a pas (du tout) vu le même film...