...révolutionner le cinéma, le dynamiter et l'éparpiller façon puzzle. Ce qu'il fit très bien en une poignée de films et quelques années, disons jusque vers 1966 ou 67. Par la suite, il aura toujours autant de choses à dire, mais de moins en moins de choses intéressantes à montrer. Alphaville fait donc partie de la période bénie, où le cinéma français mettait les pieds dans le plat.
Angoissant et anxiogène, truffé de citations littéraires, placé quelque part entre Orwell et P.K. Dick, enluminé par Anna Karina et regorgeant de plans techniquement très inspirés (merveilleux traveling/plan séquence du début dans l'hôtel), Alphaville est incontournable, malgré quelques aspects qui n'ont pas forcément bien vieilli - les jeux de/sur les mots paraissent un peu puéril avec le recul des ans. On peut parler de film culte sans passer pour un intello prétentieux ?