Pour éviter la prison, deux escrocs sont contraints de collaborer avec le FBI pour faire tomber des politiciens corrompus. Entre ce pitch et des personnages grimés en caricature des 70's (Adams avec son décolleté en V permanent, Bale et son look improbable, Cooper et ses bigoudis, Renner et sa banane...), on s'attendait à un film à arnaque façon "The Sting", avec un côté délirant.
Il n'en rien, "American Hustle" restant sage. L'ensemble propose quelques retournements typique du film à arnaque, et quelques touches d'humour bienvenues, mais se veut avant tout comme un drame. Bien que s'éloignant beaucoup des faits réels, il pointe du doigt une opération controversée, qui décrédibilisa les politiques déjà ternis par le Watergate. Il offre également des personnages intéressants.
Loin de l'image du politicard véreux, Jeremy Renner incarne un maire qui ne veut que le bien de sa communauté, quitte à corrompre. Jennifer Lawrence est intrigante en femme délaissée, dépressive et alcoolique, mais également manipulatrice. Christian Bale incarne également un personnage ambigu, tandis que l'étrange relation entre les personnages de Bradley Cooper et Amy Adams est bien exploitée. Question mise en scène, il est difficile de ne pas penser à du Scorcese, avec l'intro dynamique se situant a milieu du film, les flahs-backs, les voix-offs, ou la manière dont les deux escrocs tombent amoureux. Néanmoins, David Russel parvient à garder une touche personnalisée, notamment en exploitant la violence ou le sexe comme des moyens de tensions, sans utilisation graphique. Au final, il s'agit d'un drame bien interprété et bien mené.