Après The Fighter et Happiness Therapy, deux films applaudis et reconnus lors des cérémonies de récompenses, David O. Russell revient avec American Bluff, son deuxième film en un peu plus d'un an. Pour les quatre premiers rôles, il s'est procuré deux acteurs à l'affiche de The Fighter, à savoir Christian Bale et Amy Adams, et les deux têtes d'affiche de Happiness Therapy, Bradley Cooper et Jennifer Lawrence. Quatre acteurs qui, sans être exceptionnels, tiennent leurs rôles. Ce qui leur vaut d'ailleurs quatre nominations aux Oscars (pas forcément méritées). Sur un total de 10. Normalement, ça promet un film au pire assez bon. Ici, ce n'est pas le cas.
Finalement, sans être exceptionnels, les acteurs sont le seul bon point du film. Long, il ne trouve du rythme que dans les ultimes minutes, et malgré le temps très long à installer l'histoire, je reste sur ma faim. Certains points sont passés trop vite, quand le scénario s'étend bien trop sur d'autres sujets, qui pourraient être abordés moins longtemps, voire laissés de côté. Très lent, le rythme ne sert pas le film, qui n'a finalement pas un grand intérêt. A force de passer sur des sujets en restant à leur surface, à force d'accumuler les histoires, American Bluff perd la possibilité de marquer, ce qu'avait pourtant magnifiquement réussi à faire David O. Russell avec The Fighter.
Cinq ans après son retour sur le devant de la scène, quinze ans après Les Rois du Désert, son premier gros succès commercial, David O. Russell semble en perte de vitesse. Un constat visible à la qualité de la prestation de ses acteurs. Excellent dans The Fighter, Christian Bale semble plus effacé ici. Oscar de la meilleure actrice pour sa prestation dans Happiness Therapy, Jennifer Lawrence ne parvient ici pas à s'exprimer réellement quand elle est à l'écran. Et pourtant, comme je l'ai dit plus haut, c'est sans doute le jeu des acteurs qu'il faudra retenir du film si l'on veut rester sur un bon souvenir.