Pas de doute : Paul Schrader sait réaliser, que ce soit à travers ses longs travellings très élégants (notamment la nuit), cette ambiance fort bien rendue et cet aspect ultra-guindé de la société qu'il décrit, auquel la beauté d'un Richard Gere plutôt convaincant vient parfaitement s'intégrer. Et ne serait-ce que pour avoir permis la création du dantesque « Call Me » de Blondie, auquel Giorgio Moroder apporte toutes sortes de variations électroniques loin d'être désagréables, difficile de faire réellement la fine bouche.
Hélas, si la description du quotidien du héros n'est pas mal, dès lors que le film prend la tournure d'une enquête policière où le « tous pourris » (ou presque) est de rigueur, cela se gâte sérieusement, celle-ci étant loin d'être captivante, tous comme les errements sentimalo-moraux de Julian, si bien que les 45 premières minutes passées, l'ennui n'est jamais très loin. Après, cela reste un témoignage typique du cinéma des années 80, avec ses qualités et défauts, si bien que je ne regrette pas le déplacement, mais au vu du potentiel de l'entreprise, difficile de ne pas être un peu déçu.