Americano est le premier film de Mathieu Demy, fils des illustres Agnès Varda et Jacques Demy. Avec un héritage aussi lourd, il a décidé de réaliser un road movie sur le continent américain qui rend hommage à ses parents et sur la difficulté de faire le deuil.
Le personnage de Mathieu Demy apprend que sa mère est décédée aux Etats-Unis, où elle vivait, et il doit aller là-bas pour effectuer les modalités concernant le rapatriement de son corps en France. Mais il va avoir du mal à supporter cette mort et va fuir à Tijuana où il va revoir une femme qui a bien connue sa mère.
C'est un film qui a une double lecture ; celle de l'histoire (pas compliquée en soit), et celle, plus intéressante, où l'on voit l'influence Demy/Varda sur leur fils. Ainsi, on a plusieurs extraits du film "Documenteur" (où Demy était tout petit), Agnès Varda récite en voix off (et en anglais) le contenu d'une lettre qui fut adressée à son fils, la femme que Demy va retrouver s'appelle Lola (héroïne et titre du premier film de Jacques Demy), la musique est composée en partie par Georges Delerue, bref autant d'éléments qui renvoient à un passé glorieux, et le film marche très bien dans cette nostalgie de deux grands réalisateurs qui adoubent leur enfant.
Après, c'est un film plutôt fauché, donc la lumière et la mise en scène ne sont pas ce qu'il y a de mieux, mais j'ai trouvé les acteurs très justes, de Mathieu Demy qui doit affronter ce passé qui lui revient, Jean-Pierre Mocky qui a semble-t-il fui ses responsabilités de père, Salma Hayek (encore un rôle de strip teaseuse !) qui est le miroir que refuse de voir Demy. Notons également la présence touchante de Geraldine Chaplin.
C'est pas forcément un film que je reverrais, mais ça reste une belle déclaration d'un fils à ses deux parents.