Trois ans après le déjà très enthousiasmant A trois on y va, le cinéma français continue d'explorer une thématique dans laquelle il excelle (souvent) depuis Jules et Jim : le triangle amoureux.
Au canevas habituel du couple usé que vient chambouler l'apparition d'une tierce personne se substitue ici un dispositif résolument contemporain : la colocation platonique entre deux jeunes célibataires du sexe opposé, qui vire au vaudeville cauchemardesque lorsque lui se met en tête de cacher son histoire d'amour naissante avec une fille que sa pote lui avait conseillé de draguer pour un coup d'un soir.
Si la dynamique classique est respectée (mensonges, quiproquos, situations gaguesques, révélations accidentelles, crise cathartique et joli happy end), elle se voit pimentée par un regard d'aujourd'hui sur l’ambiguïté délicieuse et compliquée qui couve souvent au sein de plus belles amitiés entre un homme et une femme, et teintée d'un touchant voile de mélancolie lorsqu'elle aborde les questions de la peur de l'engagement, du passage à l'âge adulte, de la perte de ses proches.
Le film, bien léché, rythmé et très drôle, est porté par un casting frais et sexy en diable dont se détache le toujours parfait William Lebghil, et ose en fin de course une violente séquence de règlement de comptes qui rappelle la passion mortifère de La guerre des Rose. Rien que ça !
La première très bonne surprise de l'année.