et d'enjeux, et de la plus élémentaire cohérence...Suivre pendant deux heures les affres amoureuses d'un psychopathe cannibale, froid et distant qui soudain se découvre des sentiments humains me parait vain, car faussé dès le départ.
Je ne suis pas profiler, ni psy, mais je ne crois pas à un personnage qui dit vouloir tuer et manger les femmes qu'il désire, mais qui, découvrant l'amour, renoncerait à ses pratiques. A moins que la rédemption par la foi catholique (omniprésente dans le film) y soit pour quelque chose. Mais çà s'accorde mal avec le désespoir du personnage. Et on n'est pas obligé d'y croire non plus.
Bref, l'histoire ne tient pas la route et la langueur généralisée n'aide pas...Car le film est bien lent, et l'argumentaire bien mince. Et prendre son temps pour ne rien raconter est vraiment très, très redondant. Et la répétition, fléau du cinéma actuel, est permanente (combien de fois le protagoniste principal monte t'il ses escaliers, surprenant des bribes de conversation ? Combien de fois le voit on travailler dans son atelier? combien de fois l'actrice vient elle sonner à sa porte ? Parfois, on se croirait chez un Wong Kar Wai ibère.
Dommage car la photo est soignée (et même très belle par instants), les acteurs corrects, et la région de Grenade bien jolie.
Mais çà ne suffit pas, face à un scénario manquant de la plus élémentaire cohérence (que dire de ces flics qui ne recherchent pas la soeur d'une disparue et ne viennent pas interroger les voisins ?? Que dire de touristes qui prennent des bains de nuit l'hiver en Espagne ??).
Non vraiment, il est temps de former (en Espagne ou ailleurs, car c'est une tendance générale je trouve) de vrais scénaristes, capables de créer des histoires, pas nécessairement réalistes,(le cinéma ne retranscrit par nécessairement le monde réel, heureusement qu'il n'y a pas que des frères Dardenne) mais à tout le moins cohérentes...