And soon the darkness (très beau titre !) est un film d’horreur anglais dont l’action se situe en France, à l’instar de l’excellent Hurler de peur de Seth Holt, ou du très réussi The Maniac de Michael Carreras. Notre « beau pays », que Jane et Cathy, deux jeunes anglaises (Pamela Franklin et Michele Dotrice), parcourent à vélo, est montré ici comme un territoire arriéré et hostile, peuplé de ploucs interprétés par des acteurs français, dont notamment Jean Carmet, ploucs qui n’ont rien à envier aux rednecks que l’on trouve dans les films américains du style Délivrance ou La colline a des yeux. Le film est entièrement tourné en plein soleil dans des décors naturels d’une grande banalité, milieu que Robert Fuest parvient à rendre inquiétant et angoissant. On pense parfois à Hitchcock dont l’influence est d’ailleurs revendiquée par le réalisateur, et particulièrement à Une femme disparait. Malgré une petite facilité concernant le comportement du personnage de Paul (Sandor Elès), comportement qui n’est pas très cohérent, le film est très réussi et mérite d’être découvert puisqu’il n’a été distribué en salles en France lors de sa sortie. Le film est édité dans l’excellente collection « Make my day » dirigé par Jean Baptiste Thoret (Studio canal), couplé avec un autre film anglais de la même époque, le très intéressant Fright de Peter Collinson, coffret que les nancéiens pourront trouver à la Médiathèque de la Manufacture.