Une oeuvre aussi inclassable qu'incomprise et une héroïne fascinante et extrême !!!
Un film assez mal aimé et pourtant à mon humble avis c'est avec le méconnu "Sitcom" le meilleur Ozon. Certes le réalisateur ne nous épargne pas le kitsch rose bonbon, se plaît à nous mettre les transparences les plus nazes au monde, qu'il y a beaucoup de clichés ; mais il faut bien se dire aussi que le film raconte l'histoire d'une héroïne qui se refuse à voir la réalité en face, qui ne peut jamais s'empêcher d'être toujours en représentation, toujours extrême dans ses comportements, donc c'est pleinement volontaire et ne fait que mieux appuyer le propos de fond.
Les conséquences de cela c'est que dans les deux premiers tiers du film, on est fortement partagé entre l'agacement et la fascination envers cette protagoniste totalement atypique. Dans le dernier tiers, c'est plus la pitié qui règne quand les malheurs et les révélations terribles s'abattent sur l'héroïne pour s'achever sur un final cruellement ironique. Autre fait intéressant, l'ensemble réussit à raconter une histoire d'amour qui n'en est en fait pas une. Et c'est aussi une bonne occasion au cinéaste de rendre hommage à Sirk, à Minnelli, au Truffaut de "L'Histoire d'Adèle H." et à "Autant en emporte le vent".
Un beau casting vient porter ce tout peu habituel, sur lequel domine une Romola Garai totalement et remarquablement possédée par la sensibilité et la frénésie de son personnage. Autant le dire, elle est impressionnante et justifie à elle seule la vision de ce film.
Un conte, un conte cruel, qui n'en est pas tout à fait un pour cette oeuvre inclassable totalement sous-estimé ou plutôt totalement incomprise qui mérite une réévaluation de toute urgence.