Cela faisait très longtemps que je ne l'avais pas vu, mais il semble qu' « Angel Heart », redécouvert au cinéma, passe un peu moins bien la seconde fois. Assez logique au vu de l'intrigue, éminemment policière, mais je ne me souvenais pas de grand-chose, alors cela ne peut être la seule explication. Sans doute est-ce une question de rythme, j'avoue ne pas avoir réussi à me sentir autant concerné que prévu face à cette étrange enquête, jouant volontiers la carte du (semi-)fantastique, le scénario, parfois légèrement confus, souffrant d'un certain manque de densité sur la durée.
Reste le (très) grand talent d'Alan Parker derrière la caméra, offrant quelques scènes particulièrement mémorables, une splendide photographie et un Mickey Rourke alors au sommet de son art, bien secondé par l'intrigante « absence-présence » de Robert De Niro, dont on pourra
toutefois regretter l'usage lourdaud fait dans les toutes dernières minutes dans cette logique « sataniste » (ces yeux jaunes, ça sent vraiment le choix de producteur!),
la révélation finale, même déjà connue, restant suffisamment glaçante et incroyablement audacieuse (en y repensant, je trouve ça tellement dingue qu'on ait osé un tel choix en 1987!) pour nous rester en mémoire longtemps après la fin du générique
(au passage, cet « ascenseur pour l'Enfer », encore une belle trouvaille).
Clairement pas mon titre préféré du cinéaste, donc, mais une expérience, au moins formelle, justifiant que l'on s'y arrête, ne serait-ce qu'une fois.